(Publié dans l'élusif magazine Vertige International en mai 2008.)
La thématique extraterrestre et ufologique (la présence d'extraterrestres sur notre Terre, les indices de leurs passages dans les observations des “soucoupes volantes” glanées depuis les années 1940) ne s’arrête pas au petit milieu des enquêteurs et des théoriciens de la soucoupe. C’est aussi et surtout une thématique culturelle, une part non négligeable de ce qu’on appelle souvent, même si c’est avec une certaine condescendance, “la culture populaire”, ou le folklore moderne.
Souvent les amateurs d’ovnis (entendre ici « amateur » au sens noble, comme on parle des “astronomes amateurs”) font mine d’ignorer cette composante pourtant essentielle de leur sujet de prédilection. Sans doute parce qu’ils ont peur qu’en admettant la soucoupe comme thématique populaire, largement diffusée et “façonnée” par le grand public, elle en perde son caractère d’indice objectif d’une présence extraterrestre. Il y a comme un conflit larvé entre représentation populaire de la soucoupe et “dossiers sérieux” établissant la réalité des ovnis. Certes, l’humanité na pas attendu la série américaine des années 1990 X Files pour faire des ovnis un “mythe moderne” (titre donné par Carl Jung en 1958 à son étude sur le rôle des soucoupes volantes dans l'imaginaire collectif). D’ailleurs, il n’est pas du tout certain que l’ovni en tant qu’objet physique réel ait précédé l’ovni en tant qu’élément de l’imaginaire populaire. Ce serait même plutôt l’inverse, comme le laissent entrevoir les études de Bertrand Méheust ou de Michel Meurger sur la science-fiction populaire du début du XXème siècle 1) Cette dernière était lourde, déjà, de représentations d'aliens à gros yeux, de rapts d'êtres humains soumis à des tests cruels et d'observations d'engins intergalactiques par des pilotes d'avions.
La naissance de l'ovni en tant qu'objet culturel évoqué, célébré, mis en scène, dans la musique populaire anglo-saxonne, peut être datée des années 1940. L'heureux événement peut même être situé précisément : juin 1947, le mois où le ciel des États-Unis se retrouve constellé de soucoupes, au point d'inquiéter les militaires en coulisse, et de faire la une des journaux dans tout le pays. 1947 est l'année d'invention du terme “flying saucer”, sa naissance publique officielle. A partir de cette année-là, l'objet, généralement circulaire ou bien en forme de cigare, et abritant le plus souvent des petits êtres malingres à grands yeux et pouvoirs télépathiques, devient un référent culturel incontournable (et connu sur toute la planète). Et dès cette année 1947, des artistes de folk et de pop s'en inspirent.
La toute première référence semble bien revenir aux Buchanan Brothers, un obscur duo venu de Georgie, qui publie une ballade folk au banjo, “(When you see those) flying saucers”, en plein coeur de la première vague d'ovnis de ce fol été 1947. Malgré le refrain enjoué, les paroles ne sont guère optimistes quant à l'avenir de l'humanité :
You’d better pray to the Lord when you see those flying saucers / It may be the coming of the Judgment Day / It’s a sign there’s no doubt of the trouble that’s about / So I say my friends you’d better start to pray. 2)
Les Buchanan Brothers admettent tout de même que ces soucoupes puissent être des hallucinations (“some say they are someone's foolish dream”) ou bien des engins venus d'un autre monde (“maybe they were sent down here from Mars”). Ce qui fait de leur morceau le premier résumé synthétique des cinquante ans de controverses qui suivront. Dans leur sillage, tout une flopée de titres kitchissimes vont parfois émerger sur les ondes, entre la fin des années 1940 et le milieu des années 1960, pendant que le débat ufologique s'organise aux États-Unis (avec des excursions dans d'autres pays, comme la vague d'observations sur la France en 1954), le tout à base de suspicion de complots militaires, de crashs de soucoupes à la pelle (mais ce n’est qu’à la fin des années 1970 que Roswell deviendra le référant soucoupique qu'on connaît aujourd'hui), de poursuites en avions et même, déjà, d'observations de petits êtres étranges près des engins intergalactiques posés dans nos clairières ou nos champs. La tendance générale de ces morceaux reste à l'ironie douce, voire à la franche pantalonnade avec nos amis les petits hommes verts. Lesquels sont bien souvent pourvus de sentiments très humains. Ainsi “The Little Blue Man” de Betty Johnson, une gentille bluette de 1957 dans laquelle le petit homme bleu (et non vert…) déclare son amour à la femelle humaine :
One morning when I was out shopping / Though you'll find it hard to believe / A little blue man came out of the crowd / And timidly tugged at my sleeve. / “I love you! I love you!” said the little blue man / He loved me said the little blue man / And scared me right out of my wits. » 3)
Mais s'agit-il bien là d'un extraterrestre ? Malgré sa petite voix haut perchée, ce little blue man pourrait très bien n'être qu'une hallucination, vu que “For weeks after that I was haunted / Though no one could see him but me / Right by my side was the little blue man” 4). Gentil petit homme bleu qui finira par disparaître un beau jour, sur le toit d'un immeuble, car, osera-t-il avouer à la pauvre Betty, d’une petite voix bien triste : “I don't love you anymore…”.
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Plus porté sur la grivoiserie, un certain Buddy Clinton, en 1961, chante les grâces imposantes des femmes sélénites, dans son titre “Take me to your ladder (I'll see your leader later)” 5). Buddy, ce petit chenapan, a entendu dire que les femmes de la Lune mesurent pas moins de six mètres de haut, et il rêve d'escalader leurs corps dès son arrivée là-bas. En background, les femmes géantes répondent à Buddy avec de petits rires narquois et des voix frénétiques qui laissent supposer l'usage de puissantes drogues sur la face cachée de la Lune. Buddy fantasme les longues jambes, les cuisses fuselées, les lèvres gigantesques de ces femmes ; lesquelles, d'ailleurs, n'ont que des hommes de 90 cm de haut à leur disposition, les pauvrettes. Il était donc bien temps qu'un humain s'intéresse à elles. Mais en 1967, le ton change. Un certain Mike Adkins, chrétien prosélyte qui fait dans la pop insipide pour honnêtes paroissiens, mâtinée de cuivres et de rythmes soul, prévient les masses de l’imminente invasion de notre planète (la série The Invaders, avec Roy Thinness, est diffusée à partir de février 1967). C'est que la guerre froide est passée par là, avec la crise de Cuba de 1962 ou encore l'assassinat de Kennedy en novembre 1963. Derrière l'envahisseur, on devine le communiste :
Everywhere around us there's invaders / Landing here on Earth, maybe your neighbours / Your highschool teacher, he could be an invader / the ticket man down at the local theater / Even the barber at the barbershop / You better watch, you better run from the invaders 6)
Avec l'éclosion des premiers albums de pop music à la fin des années 1960, le “flower power” et l'explosion de créativité hallucinogénisée qui l'accompagne, les soucoupes et leurs occupants trouvent un nouveau souffle et regagnent en superbe. Pendant que Mike Adkins inquiète les foules, Jimi Hendrix, qui connaîtra une carrière autrement plus réussie, ouvre son célèbre album Axis: Bold as love, en févier 1968, sur ce qui ressemble bien à la première abduction d'un être humain par un extraterrestre en direct à la radio. Le court morceau “EXP” consiste en une mise en scène d'une interview où un certain Paulo Corusoe déboulonne les fadaises qu'on raconte sur ces stupides ovnis : “As you well know you just can't believe everything you see and hear, can you? Now, if you'll excuse me, I must be on my way. 7) C’est alors que l'invité est avalé par une tempête sonore (magnifique distorsions de la guitare de Hendrix) qui n'est pas sans évoquer le décollage assourdissant d'une soucoupe volante (en avril 1966, l'astronome J. Allen Hynek, avant de devenir un ardent défenseur de la réalité des soucoupes, devient célèbre pour sa réfutation quelque peu risible d'une observation de lumières nocturnes vues par une bonne centaine de personnes dans le ciel du Michigan, en soutenant qu'il s'agissait simplement de gaz des marais ayant pris feu). Après cette abduction en deux minutes chrono, “EXP” débouche sur le premier véritable morceau de l'album, dont le titre, “Up from the skies”, ne laisse pas de doute quant à l'identité extraterrestre d'un narrateur qui, depuis tout là-haut dans le ciel, juge les humains et tente d'établir un contact avec eux :
I just want to talk to you / I won't uh, do you no harm / I just want to know about your diff'rent lives / On this is here people farm / I heard some of you got your families / Living in cages tall and cold / And some just stay there and dust away / Past the age of old / Is this true? Please let me talk to you8)
Renversement de perspective, c'est ici l'étranger, l'extraterrestre, qui tente d'appréhender l'être humain, de comprendre son fonctionnement, et comment son organisation sociale a pu aboutir à des aberrations telles que ces “grandes et froides cages”. La critique du béton des grandes villes, et de la société de consommation dans son ensemble, est déjà bien en marche. Montesquieu et ses Lettres Persanes, ou Voltaire et son Micromegas (conte philosophique publié en 1752 dans lequel un extraterrestre tombé sur Terre observe la société humaine), n'auraient peut-être pas renié tel héritier.
En 1975, c'est le grand Frank Zappa qui remet le couvert, avec l'étonnant morceau “Inca Roads” de l'album One Size Fits All. Titre tout à fait original, d’une composition splendide, addition de plusieurs atmosphères et moments : une partie chantée, puis un long solo de guitare venu d’un autre monde (comme toujours chez Zappa), enfin une partie finale (presque la moitié du morceau) particulièrement riche en ponts et rebondissements. Les paroles font implicitement référence à la thématique extraterrestre, mais en évitant les poncifs et les mots-clés du genre. A l'époque, les lecteurs de Robert Charroux et d’Eric Von Daniken, chantres de la théorie des anciens astronautes 9) auront-ils remarqué cet appel du pied ? Zappa joue avec les doutes et les questions, il travaille sur une hypothèse, qu'il trouve certainement suffisamment loufoque pour mériter d'être traitée, et n’essaie jamais de faire passer un message :
Did a vehicle Come from somewhere out there / Just to land in the Andes? / Was it round And did it have A motor? / Or was it Something Different? / Did a vehicle (x3) / Fly along the mountains And find a place to park itself / Or did someone Build a place To leave a space / For such a thing to land? 10)
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L'année suivante, c'est le mastodonte Blue Oyster Cult qui s'y colle, avec leur morceau “E.T.I. (Extra-Terrestrial Intelligence)” sur l'album Agents of Fortune dans lequel figure leur incontournable titre ”(Don’t Fear) the Reaper“ que même la jeunesse américaine d'aujourd'hui fredonne encore. BÖC n’est pas un groupe très connu en France, mais c’est un des groupes fondateurs du genre Heavy Metal aux USA, dans les années 1970. Les BÖC ont constamment flirté avec la littérature de l’imaginaire et du fantastique. Ils se paieront même les services de l’écrivain Michael Moorcock (auteur des aventures d’Elric le Nécromancien) pour leur album “Cultösaurus Erectus” qui paraîtra en 1980, et publieront en 1982 un “Extraterrestrial Live” dont la pochette et les dessins intérieurs développeront le thème des extraterrestres “égyptoïdes”. Mais en 1976, sur Agents of fortune, cet “E.T.I. (Extra-Terrestrial Intelligence” développe déjà leur goût pour le soucoupisme de masse. On y rencontre les Men In Black, des “daylight discs”, et on y assène des injonctions à ne pas parler… Le livre de Gray Barker, They Knew Too Much About Flying Saucers, qui mentionne pour la première fois ces mystérieux “hommes en noir”, avait été publié 20 ans plus tôt, en 1956 :
Psst…C’mere! I hear the music daylight disc / Three men in blak said, “Don’t report this… Ascension,” / and that’s all they said / Sickness now the hour of dread / All praise, He’s found the awful truth, Balthazar / He’s found the saucer news. 11)
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Faisons un bond dans le temps, pour rejoindre notre époque. Il serait faux de croire que la bonne vieille soucoupe et ses occupants ont disparus lors du changement de millénaire. Des visitations extraterrestres dans la pop sont toujours signalées ça et là, par exemple chez les Pixies (morceau “Motorway to Roswell” sur Trompe le Monde en 1991), ou bien même dans les noms de certains groupes (les Foo Fighters doivent leurs noms aux curieuses boules vertes qui suivaient les avions militaires au-dessus de l’Europe pendant la deuxième guerre mondiale).
Dans ce panorama, le groupe Tool tient une place bien particulière. Adulé jusqu’au quasi-délire par certains, détesté par d’autres, ce groupe à grosses guitares aux riffs cinglants, aux ambitieuses sections rythmiques et aux compositions complaisamment complexes, a réussi à construire un univers mythique teinté de magie, qui brasse allègrement occultisme occidental début-de-siècle, mythologie extraterrestre mâtinée de complot gouvernemental, et usage immodéré de drogues puissantes. Et tout cela en évitant de tomber dans les facilités moelleuses et soporifiques du courant New Age, ce qui est en soit une gageur !
Le batteur du groupe, Danny Carey, collectionne les premières éditions des ouvrages de l'écrivain occultiste Aleister Crowley, le guitariste Adam Jones s’occupe de concevoir leurs incroyables vidéoclips, et les mises en scène lors des concerts sont lourdes d’ésotérisme, le chanteur Maynard James Keenan apparaissant parfois quasiment nu, une moitié du corps recouverte de peinture noire et l’autre de peinture blanche, ou bien enduit de peinture bleue des pieds à la tête, pendant que les fûts du batteur sont décorés de pentacles divers supposés aider à créer une atmosphère harmonieuse et créative pendant la performance live. Sur leur dernier opus en date, 10,000 Days, le morceau “Rosetta Stoned” déploie la thématique de l’expérience intime du contacté ou de l’abducté, celui qui a été capturé et choisi par des extraterrestres délivreurs d’un message crucial pour l’humanité tout entière. “Rosetta Stoned” est un jeu de mots, entre la fameuse pierre de Rosette qui permit à Champolion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens (comprendra-t-on le message extraterrestre ?) et l’état de celui qui est sous l’emprise de drogues hallucinogènes (“to be stoned”). Le long morceau (11 minutes et 13 secondes) laisse la parole à un narrateur qui s’interroge sur son étrange expérience et tente de décrire ce qu’il a vu et ressenti.
Il faut absolument prendre en compte le morceau précédent sur l’album, “Lost Keys (Blame Hofmann)”, pour être vraiment dans le bain. Tel le “EXP” de Hendrix, “Lost Keys…” met en scène, dans un hôpital cette fois, un simple dialogue. Une infirmière prévient un médecin de l’arrivée d’un nouveau patient, hagard et muet. Le médecin essaie alors de dialoguer avec le patient, qui finit par parler (on notera que Hofmann est le patronyme du docteur qui découvrit l’acide lysergique diethylamide, ou LSD, dans les années 1960). Commence alors “Rosetta Stoned”, et l’auditeur de l’album s’en prend soudain plein la gueule. Un énorme riff remplit l’espace et couvre une bonne partie du discours scandé à un rythme très soutenu. On ne peut qu’attraper quelques brides de ces paroles, la composition même du morceau illustrant l’incommunicabilité d’une telle expérience. Bien entendu, Tool n’a pas publié les paroles de ses morceaux lors de la sortie de l’album, laissant ainsi ses fans spéculer sur ce que pouvait bien raconter le narrateur. Depuis les paroles officielles sont disponibles. Le texte est trop long à citer ici dans son intégralité, mais en voici quelques extraits significatifs (la mention “Yogi DMT” fait référence à la DMT, “the spirit molecule”, qui fit l’objet d’un ouvrage du Dr. Rick Strassman en 2001, dans lequel sont décrits les “trips” vécus par des volontaires shootés à la DMT : la thématique de l’abduction par des extraterrestres revenait régulièrement dans les récits ainsi récoltés) :
10 to 2 AM, X, Yogi DMT, and a box of Krispy Kremes / in my “need to know” pose, just outside of Area 51 / Contemplating the whole “chosen people” thingy / when a flaming stealth banana split the sky / like one would hope but never really expect to see in a place like this / Then the X-Files being / Looking like some kind of blue-green Jackie Chan / with Isabella Rossellini lips, and breath that reeked of vanilla Chig Champa / Did a slow-mo Matrix descent / Outta the butt end of the banana vessel / And hovered above my bug-eyes, my gaping jaw, and my sweaty L. Ron Hubbard upper lip, (…) / And after calming me down with some orange slices and some fetal spooning / E.T. revealed to me his singular purpose. He said, “You are the Chosen One, the One who will deliver the message. A message of hope for those who choose to hear it and a warning for those who do not.” / Me. The Chosen One? They chose me!!! And I didn’t even graduate from fuckin’ high school. 12)
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Ce n’est pas pas la première utilisation du matériau soucoupique chez Tool. Déjà dans leur album précédent, Lateralus (2001), le morceau final, “Faaip de Oiad” emprunntait carrément à l’émission de radio “Coast To Coast AM” du présentateur Art Bell un extrait d’une supposée transmission radio en direct, dans laquelle un témoin paniqué et craignant visiblement pour sa vie révélait des choses horribles :
They are not what they claim to be. Uh, they’ve infiltrated a, a lot of aspects of, of the military establishment, particularly the Area 51. The disasters that are coming, they, the military, I’m sorry, the government knows about them. And there’s a lot of safe areas in this world that they could begin moving the population to now. 13)
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On remarquera à quel point ce “témoignage” (on sait aujourd’hui qu’il s’agissait d’un faux, et d’ailleurs l’apocalypse annoncée n'est pas arrivée) semble répondre, à 50 ans de distances, aux supputations pessimistes des Buchanan Brothers.
La manière dont Tool utilise et manipule la thématique soucoupique illustre à quel point ce pan de la culture populaire a évolué en parallèle d’autres thématiques sociales moins furtives, plus prépondérantes, plus visibles dans nos sociétés. Loin d’être dépassée ou ringardisée, la culture soucoupique s’est intégrée, dès ces origines, au folklore contemporain, en a suivi les modes et les transformations, tout en remuant des affects communs au genre humain dans son ensemble : la suspicion et la méfiance en présence de l’étranger ; le sexe bien entendu, en tant que révélateur des inhibitions sociales et dynamiteur des conformismes ambiants ; la peur du métissage tout autant que l’attrait pour ce qui est nouveau et différent, et enfin la volonté de réfléchir, de raisonner, d’enquêter et de comprendre un phénomène nouveau dont on espère une origine susceptible de transcender notre petit monde bien circonscrit.
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