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Mes tribunes dans le Malakoff Infos

Depuis les élections municipales de mars 2020, je fais partie de la majorité municipale à Malakoff, auprès de la maire, Jacqueline Belhomme. Je fais partie du groupe politique “Les Ecologistes” avec six autres élu·e·s. Je porte la délégation “Numérique et Citoyenneté”, pour laquelle j'ai rédigé une feuille de route que vous pouvez consulter ci-dessous.

Faut-il se féliciter de l'arrivée d'un “dark store” à Malakoff ? Dans ce nouveau type de commerce, on commande ses courses depuis son smartphone, sans sortir de chez soi, puis un livreur s'en va remplir le panier dans le lieu de stockage des denrées, totalement fermé aux passants (d'où la dénomination “magasin sombre”), pour le livrer à l'adresse indiquée, à vélo ou à scooter.

Et pour contrer l'objection du risque d'ubérisation, plusieurs chaînes de magasins sont arrivées en France, ces dernières années, avec la promesse de vrais CDI à leurs jeunes livreurs. Mais hélas pour ce “modèle” économique, le Code du Travail est encore protecteur des droits des salarié·es et exigeant quant aux devoirs des employeurs.

Ces derniers mois, un peu partout en France, ces entreprises mettent fin aux périodes d'essai et les syndicats s'inquiètent de voir arriver la solution-miracle de la start-up nation macroniste : proposer à ces jeunes de passer à l'auto-entreprenariat pour espérer engranger les maigres revenus de chaque course. Et cette fois, sans protection sociale.

Et pour quel bénéfice pour la vie de la cité ? Quel avantage à développer des commerces où l'on ne va pas, supprimant ainsi tout échange, toute opportunité de convivialité ? Ces dark stores transforment un peu plus les citoyen·ne·s en consommatrices et consommateurs, éloigné·es les un·es des autres mais aussi des rues et de celles et ceux qui irriguent le tissu économique de la ville : ses commerçant·es ! Un progrès, vraiment ? Pour qui ?

Les Ecologistes Malakoff s'inquiètent de cette mode. Au sein de la commission Commerces et en bonne entente avec nos partenaires de la majorité, nous veillerons à nous faire entendre.

“Il nous incombe précisément de distinguer les promesses de la technologie – son potentiel créateur – de sa capacité de destruction.” Murray Bookchin

La ville de Malakoff s’engage dans un numérique responsable et inclusif, afin d’améliorer l’expression citoyenne de ses habitant·e.s, et notamment des plus jeunes. Le partenariat avec l’UNICEF, voté lors du conseil municipal du 13 octobre, qui fait de Malakoff une « ville amie des enfants », est l’occasion de développer de nouvelles initiatives.

À côté du Conseil Éducatif Local (CEL) et du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), le Comité de pilotage municipal de l’inclusion numérique réunit les services de la mairie et les acteurs du médico-social, pour accompagner les parents et les jeunes dans leurs activités et démarches en ligne. Dans le cadre de la prévention des conduites à risque, des actions de sensibilisation aux usages sont proposées dans le nouvel Espace Publique Numérique (EPN) de l’Espace de vie sociale du quartier Valette (ancienne maison de quartier), qui a ouvert ses portes en octobre. En parallèle, la Direction de la Citoyenneté développe encore un peu plus la plate-forme de démocratie participative de Malakoff, ouverte en septembre 2020 (nous.malakoff.fr), afin d’inciter les jeunes à s’emparer des problématiques locales.

Toutes ces initiatives et actions, portées par les équipes des services de la ville, sont triplement motivées. D’abord par l’impérieuse nécessité de lutter contre la fracture numérique, qui empêche des familles entières d’accéder à leurs droits. Ensuite, par le souci d’encourager la démocratie locale, via des technologies toujours en évolution. Enfin, par la volonté de s’appuyer, partout où c’est possible, sur des solutions libres et opensource qui font travailler des prestataires techniques en France, plutôt que de faire appel aux applications des géants du web, si gourmands des données personnelles de leurs captifs usagers.

Ce 8 mars, Malakoff célèbre la Journée Internationale pour les Droits des Femmes. L'ouverture prochaine de la Maison des Femmes dans notre commune en est la traduction concrète. Cette Journée est officialisée par l'ONU en 1977, mais c'est bien plus tôt que l'idée est lancée…

Dans les années 1910, Clara Zetkin, enseignante et journaliste allemande, membre de la Ligue Spartakiste aux côtés de Rosa Luxembourg, farouchement pacifiste et résolument féministe, propose une “journée internationale des femmes” afin de porter trois revendications : le droit de vote, le droit à travailler et la fin des discriminations faites aux femmes. A cette époque, ces revendications sont… révolutionnaires.

La Journée du 25 Novembre “pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes”, date, elle, de 1999. Elle trouve son origine en 1960, avec l'assassinat des trois sœurs Mirabal en République Dominicaine: María Teresa, Minerva et Patria sont lâchement exécutées par les hommes du dictateur Trujillo, parce qu'elles militaient pour la liberté et la démocratie.

Dans son autobiographie en 1934, l'anarchiste russe Emma Goldman, sœur de lutte de Clara Zetkin, raconte une anecdote devenue célèbre. Lors d'une soirée festive, un camarade de lutte la réprimande : elle ne devrait pas danser, pas de cette façon, avec “un tel abandon et tant d'impudeur”, car, ce faisant, elle nuirait à “la Cause”. Emma Goldman rétorque à son camarade que s'engager pour changer ce monde d'injustices, c'est aussi casser le lourd carcan des conventions bourgeoises, et qu'il ne s'agit certainement pas de devenir bonne sœur ni de transformer la lutte pour l'émancipation des peuples en un triste monastère.

C'est cette anecdote qui est aujourd'hui résumée par cette citation désormais bien connue, même si apocryphe : “Si je ne peux pas y danser, je n'ai que faire de votre révolution !”.

Le 23 novembre, Place de la République à Paris, la police déloge une centaine de migrant-e-s, qui ont fui leurs pays ravagés par les guerres et la crise climatique. Scènes surréalistes de fonctionnaires-Robocop, qui chassent les plus pauvres d’entre les plus pauvres, distribuent coups de matraque et croche-pieds, ainsi qu’aux journalistes présents. Contraste saisissant avec la mise en scène d’Emmanuel Macron en 2017, photographié la nuit dans une rue de la capitale, un genou à terre, devant la tente d’un SDF …

Cette même semaine, la loi Sécurité Globale est votée à l’Assemblée Nationale, son article 24 crée un délit « d’intention de nuire » aux policiers. La manœuvre est claire : décourager celles et ceux qui voudraient continuer à documenter cette inadmissible violence d’État. Avertissement du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU, alertes des médias, images révoltantes de la soirée, rien n’y fait… La Macronie masque de plus en plus mal ce virilisme d’hommes des cavernes qui lui tient lieu de doctrine politique.

À Malakoff, les associations et la municipalité font leur part pour accompagner des familles réfugiées, victimes de la politique répressive impulsée par le Ministère de l’Intérieur. Malgré les restrictions budgétaires et la crise sanitaire, notre ville se mobilise pour leur assurer un accueil digne et humain. Parce qu’ici comme dans d’autres villes de la région parisienne, nous n’avons pas oublié la devise républicaine.

Souhaitons à toutes et tous une meilleure année 2021, en espérant que la crise mondiale actuelle, à la fois climatique, sanitaire et sociale – c’est-à-dire écologique au sens fort du terme – sera enfin traitée comme il se doit, dans une démocratie assainie, avec une presse libérée de toute contrainte.

« Si nous ne réalisons pas l’impossible, alors nous devrons faire face à l’impensable. » Murray Bookchin

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  • Dernière modification : 2022/11/04 19:37
  • de Grégory Gutierez