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ecolopol:ecolosetcasseurs [2015/12/02 16:48] – [L'écolo militant-e, cet objet clivant] Grégory Gutierezecolopol:ecolosetcasseurs [2015/12/02 18:36] – [Chez Reporterre.net, des fleurs face aux flics] Grégory Gutierez
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 Mais étant donné les attentats du 13 novembre, à Paris et à Saint-Denis, et l'état d'urgence voté par le parlement pour trois mois, qui interdit les manifestations, cette marche pour le climat avait été annulée.  Mais étant donné les attentats du 13 novembre, à Paris et à Saint-Denis, et l'état d'urgence voté par le parlement pour trois mois, qui interdit les manifestations, cette marche pour le climat avait été annulée. 
  
-En réponse à cette interdiction de manifester, l'association Avaaz avait proposé [[https://secure.avaaz.org/fr/paris_virtual_march/?rc=fb|un rassemblement symbolique]] sur la Place de la République, consistant à y déposer des paires de chaussures. Et [[http://idf.eelv.fr/chaine-humaine-climat-de-paix/Europe Écologie - Les Verts]] ainsi que plusieurs mouvements citoyens ont proposé de faire une chaîne humaine depuis Charonne jusqu'à République. +En réponse à cette interdiction de manifester, l'association Avaaz avait proposé [[https://secure.avaaz.org/fr/paris_virtual_march/?rc=fb|un rassemblement symbolique]] sur la Place de la République, consistant à y déposer des paires de chaussures. Et [[http://idf.eelv.fr/chaine-humaine-climat-de-paix/|Europe Écologie - Les Verts]] ainsi que plusieurs mouvements citoyens ont proposé de faire une chaîne humaine depuis Charonne jusqu'à République. 
  
 Ces deux événements ont été, semble-t-il, de franches réussites. Les photos de la place de la République couverte de chaussures "muettes" ont largement circulé le jour même, et il y aurait eu jusqu'à 10 000 participants à la chaîne humaine, selon les estimations les plus enthousiastes.  Ces deux événements ont été, semble-t-il, de franches réussites. Les photos de la place de la République couverte de chaussures "muettes" ont largement circulé le jour même, et il y aurait eu jusqu'à 10 000 participants à la chaîne humaine, selon les estimations les plus enthousiastes. 
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 ===== Des militants agressifs ? ===== ===== Des militants agressifs ? =====
  
-Mais dans l'après-midi, à côté de ces manifestants, il y a eu des heurs, entre des policiers en nombre important et quelques dizaines de "casseurs", parfois qualifiés de "black blocks", qui voulaient visiblement s'en prendre aux forces de l'ordre. +Mais dans l'après-midi, à côté de ces manifestants, il y a eu des heurts, entre des policiers en nombre important et un nombre indéterminé de "casseurs", qui voulaient visiblement s'en prendre aux forces de l'ordre. 
  
 Le lendemain, 30 novembre, les médias ont donc couvert la journée de la veille à Paris. Ce qui m'a vraiment intéressé dans cette couverture médiatique, c'est la manière dont chacun à traité cette info.  Le lendemain, 30 novembre, les médias ont donc couvert la journée de la veille à Paris. Ce qui m'a vraiment intéressé dans cette couverture médiatique, c'est la manière dont chacun à traité cette info. 
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 <blockquote>Vers 14h30, quelques dizaines de personnes cagoulées et tout de noir vêtues – pour éviter les polémiques autant que les risques d’instrumentalisation, Reporterre a décidé de ne pas catégoriser cette frange d’activistes violents – se confrontent avec la police.</blockquote> <blockquote>Vers 14h30, quelques dizaines de personnes cagoulées et tout de noir vêtues – pour éviter les polémiques autant que les risques d’instrumentalisation, Reporterre a décidé de ne pas catégoriser cette frange d’activistes violents – se confrontent avec la police.</blockquote>
  
-L'article de Reporterre choisit... de ne pas choisir, en disant explicitement qu'il s'agit de ne pas qualifier les causeurs de troubles, simplement référencés comme une //"frange d'activistes violents"//. La photo mise en exergue du texte montre un jeune homme, bouquet de fleurs à la main, faisant face aux forces de l'ordre, en nombre conséquent. Le contraste est évident : le //flower power// contre la force d'État. L'article est publié dans la rubrique "Résistance", on est vraiment dans le crédo de l'écologie non violente et critique envers le pouvoir, ici celui du ministère de l'intérieur et du gouvernement.+L'article de Reporterre choisit... de ne pas choisir, en disant explicitement qu'il s'agit de ne pas qualifier les causeurs de troubles, simplement référencés comme une //"frange d'activistes violents"//Dans tout le reste de l'article, il ne sera plus question de //"du pacifisme qui ne récolte que des coups de matraque"//. L'accent est mis sur les manifestants écolos et la manière dont ils seront traités par la police dans cette //"prison à ciel ouvert"// qu'est devenue la place. 
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 +La photo mise en exergue du texte montre un jeune homme, bouquet de fleurs à la main, faisant face aux forces de l'ordre, en nombre conséquent. Le contraste est évident : le //flower power// contre la force d'État. L'article est publié dans la rubrique "Résistance", on est vraiment dans le crédo de l'écologie non violente et critique envers le pouvoir, ici celui du ministère de l'intérieur et du gouvernement.
  
 ==== Chez Libé, une photo intriguante ==== ==== Chez Libé, une photo intriguante ====
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 Ce qui frappe d'abord dans l'article de Libé, c'est la photo, où l'on voit une seule personne, avec un masque blanc, entouré d'une fumée blanche elle aussi, celle des fumigènes de la police très certainement. Esthétiquement, la photo est très réussie, mais que dit-elle exactement de la situation ? Une sorte de Fantômas spectral émerge de la place de la République. Qui est-il, que veut-il ? Il n'a pas l'air violent, pas d'arme ni de projectile, une attitude très hiératique, une statue plutôt qu'un manifestant. On croirait une photo de promo pour un film, plutôt qu'un événement réel. Il y a du mystère, de la tension, de l'énigme dans ce choix de photographie. Ce qui frappe d'abord dans l'article de Libé, c'est la photo, où l'on voit une seule personne, avec un masque blanc, entouré d'une fumée blanche elle aussi, celle des fumigènes de la police très certainement. Esthétiquement, la photo est très réussie, mais que dit-elle exactement de la situation ? Une sorte de Fantômas spectral émerge de la place de la République. Qui est-il, que veut-il ? Il n'a pas l'air violent, pas d'arme ni de projectile, une attitude très hiératique, une statue plutôt qu'un manifestant. On croirait une photo de promo pour un film, plutôt qu'un événement réel. Il y a du mystère, de la tension, de l'énigme dans ce choix de photographie.
  
-L'article est pourtant celui qui est le plus précis concernant les hargneux, il prend la peine de citer plusieurs de leurs slogans, ce qui permet de se rendre compte qu'ils ne sont pas là pour le climat ou pour quelque autre considération écologique. Ils sont là pour casser du flic, et c'est tout. On notera que le terme "anarchiste" ne leur est pas associé.+L'article est pourtant celui qui est le plus précis concernant les hargneux, il prend la peine de citer plusieurs de leurs slogans, ce qui permet de se rendre compte qu'ils ne sont pas là pour le climat ou pour quelque autre considération écologique. Ils sont là pour casser du flic, et c'est tout. On notera que le terme "anarchiste" leur est associé.
  
 ==== Au Figaro, les méchants "écolos" contre les gentilles "personnes" ==== ==== Au Figaro, les méchants "écolos" contre les gentilles "personnes" ====
  • /home/gregorygig/www/data/pages/ecolopol/ecolosetcasseurs.txt
  • Dernière modification : 2020/04/06 12:31
  • de Grégory Gutierez