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ecolopol:voyagesducolibri [2017/03/29 16:52] – ancienne révision (2017/03/29 16:03) restaurée Grégory Gutierezecolopol:voyagesducolibri [2017/03/29 17:00] Grégory Gutierez
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-====== Les voyages du colibri qui voulait faire de son mieux ======+====== Métamorphoses du colibri qui voulait faire de son mieux ======
  
 C'est la grosse tarte à la crème des admirateurs inconditionnels de Pierre Rabhi : le fameux petit colibri qui essaie, tout seul, d'éteindre le feu qui ravage la forêt, une goutte d'eau coincée dans son minuscule bec, sous les regards amusés des autres animaux qui préfèrent fuir. Quand l'un d'eux lui demande ce qu'il fait, il répond, "je fais ma part" C'est la grosse tarte à la crème des admirateurs inconditionnels de Pierre Rabhi : le fameux petit colibri qui essaie, tout seul, d'éteindre le feu qui ravage la forêt, une goutte d'eau coincée dans son minuscule bec, sous les regards amusés des autres animaux qui préfèrent fuir. Quand l'un d'eux lui demande ce qu'il fait, il répond, "je fais ma part"
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 L'histoire du colibir est la même, la démarche de militantisme écolo est la même, mais il y a tout de même une grosse différence dans l'usage qui est fait du petit colibri : avec Maathai, le conte illustre la nécessité de se battre pour rétablir la démocratie, et pour l'émancipation des peuples qui passe par l'émancipation des femmes. Deux thématiques qui n'émergent guère des discours de Pierre Rabhi, qui parle bien plus volontiers de la responsabilité "personnelle et intime" de chacun d'entre nous pour combattre les injures faites à la Nature par l'humanité moderne. L'histoire du colibir est la même, la démarche de militantisme écolo est la même, mais il y a tout de même une grosse différence dans l'usage qui est fait du petit colibri : avec Maathai, le conte illustre la nécessité de se battre pour rétablir la démocratie, et pour l'émancipation des peuples qui passe par l'émancipation des femmes. Deux thématiques qui n'émergent guère des discours de Pierre Rabhi, qui parle bien plus volontiers de la responsabilité "personnelle et intime" de chacun d'entre nous pour combattre les injures faites à la Nature par l'humanité moderne.
  
-===== Le colibri des indiens Shuar =====+===== Le colibri voleur de feu des indiens Shuar =====
  
 Les colibris, ou oiseaux-mouches, sont très présents dans tout le continent américain, essentiellement en Amérique centrale et en Amérique du Sud, mais certaines espèces peuvent migrer jusqu'au Canada au Nord et jusqu'en Terre de Feu, à l'extrême sud du continent. On en trouve beaucoup en Equateur et au Pérou par exemple. Il paraît donc vraisemblable que ces petits oiseaux si particuliers, parce qu'ils butinent les fleurs et peuvent rester en vol stationnaire voire même reculer en vol, se retrouvent dans les folklores locaux.  Les colibris, ou oiseaux-mouches, sont très présents dans tout le continent américain, essentiellement en Amérique centrale et en Amérique du Sud, mais certaines espèces peuvent migrer jusqu'au Canada au Nord et jusqu'en Terre de Feu, à l'extrême sud du continent. On en trouve beaucoup en Equateur et au Pérou par exemple. Il paraît donc vraisemblable que ces petits oiseaux si particuliers, parce qu'ils butinent les fleurs et peuvent rester en vol stationnaire voire même reculer en vol, se retrouvent dans les folklores locaux. 
  
-Quelques recherches sur le Net par mots-clés en espagnol permettent de trouver plusieurs blogs et sites associatifs qui reprennent l'histoire du colibir de Rabhi, ce sont à l'évidence des traductions hyspaniques récentes du petit conte publié par Rabhi. Mais en cherchant plus avant, on tombe sur une étonnante petite histoire, issue du légendaire des indiens Shuar, qui résident justement entre l'Equateur et le Pérou. C'est l'histoire d'un petit colibri... qui vole le feu pour le donner aux hommes. +Quelques recherches sur le Net par mots-clés en espagnol permettent de trouver plusieurs blogs et sites associatifs qui reprennent l'histoire du colibri de Rabhi, ce sont à l'évidence des traductions hispaniques récentes du petit conte publié par Rabhi. Mais en cherchant plus avant, on tombe sur une étonnante petite histoire, issue du légendaire des indiens Shuar, qui résident justement entre l'Equateur et le Pérou. C'est l'histoire d'un petit colibri... qui vole le feu pour le donner aux hommes. 
    
-On trouve cette légende Shuar dans un livre paru en 1987, [[https://books.google.fr/books?id=Wv1B7VMKKe0C&pg=PA107&lpg=PA107&dq=picaflor+fuego+selva%22&source=bl&ots=IkkW11JVku&sig=vCnZUSlS-_L7AApp2zbWsHo4DFA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiFo4Hi6PvSAhVJJcAKHbwgALYQ6AEIZTAN#v=onepage&q=picaflor%20fuego%20selva%22&f=false|Setenta Mythos Shuar]], qui rassemble des contes et légendes traduits du dialecte shuar vers l'espagnol au cours des années 1970. Et cette légende vaut la peine d'être résumée : les indiens ne connaissant pas le feu et devaient se nourrir de fruits crus, alors que de l'autre côté de la montage, le monstre Taquea, lui, maîtrisait le feu. Mais on ne pouvait pas l'approcher, il dévorait tout de suite les malheureux qui s'égaraient dans son territoire. Un jour de fortes pluies, les enfants du monstre recueillent un colibri tellement trempé et transi de froid qu'il ne pouvait plus s'envoler. Déposé près du foyer dans la maison du monstre, il ne tarde pas à se réchauffer et parvient à reprendre son envol. En partantil récupère le feu (une brindille entre ses pattes ? Une flamme son bec ? ce n'est pas précisé...). Le petit oiseau traverse toute la forêt et finit par rejoindre les hommes, à qui il offre ainsi le feu. Depuis lors, les indiens Shuar gardent toujours leur feu allumé, toute la nuit, pour ne pas le perdre à nouveau.   +On trouve cette légende Shuar dans un livre paru en 1987, [[https://books.google.fr/books?id=Wv1B7VMKKe0C&pg=PA107&lpg=PA107&dq=picaflor+fuego+selva%22&source=bl&ots=IkkW11JVku&sig=vCnZUSlS-_L7AApp2zbWsHo4DFA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiFo4Hi6PvSAhVJJcAKHbwgALYQ6AEIZTAN#v=onepage&q=picaflor%20fuego%20selva%22&f=false|Setenta Mitos Shuar]], qui rassemble des contes et légendes traduits du dialecte shuar vers l'espagnol au cours des années 1970. Et cette légende vaut la peine d'être résumée : les indiens ne connaissant pas le feu et devaient se nourrir de fruits crus, alors que de l'autre côté de la montage, le monstre Taquea, lui, maîtrisait le feu. Mais on ne pouvait pas l'approcher, il dévorait tout de suite les malheureux qui s'égaraient dans son territoire. Un jour de fortes pluies, les enfants du monstre recueillent un colibri tellement trempé et transi de froid qu'il ne pouvait plus s'envoler. Déposé près du foyer dans la maison du monstre, il ne tarde pas à se réchauffer et parvient à reprendre son envol. Mais en décollantla queue de l'oiseau prend feu. Il traverse ainsi la forêt et finit par rejoindre les hommes, à qui il offre ainsi le feu. Depuis lors, les indiens Shuar gardent toujours leur feu allumé, toute la nuit, pour ne pas le perdre à nouveau.
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-Voilà qui est étonnant ! Nous retrouvons bien une histoire de colibri dans le légendaire amérindien, mais loin d'être un minuscule pompier qui tente d'éteindre un gigantesque incendie, c'est au contraire un Prométhée local qui offre le feu aux hommes, leur permettant ainsi de s'extraire d'une vie uniquement rythmée par le bon vouloir de la nature. (Rappelons que dans la mythologie grecque, [[https://fr.wikipedia.org/wiki/Prom%C3%A9th%C3%A9e|le titan Prométhée a volé le feu de l'Olympe à la barbe du dieu Zeus]] pour le donner aux hommes)+
  
 Dans une autre version de la même histoire, [[http://rusvelbenavente.blogspot.fr/2013/11/leyenda-descubrimiento-del-fuego-por.html?m=1|plus développée mais plus récente]], le colibri s'envole sans s'apercevoir que sa queue a pris feu, et s'est sans le vouloir qu'il embrase l'arbre où il se pose après son voyage. Les indiens aperçoivent une colonne de fumée au loin, découvrent l'arbre en feu, et c'est ainsi qu'il capturent enfin le feu qui leur permettra enfin de cuir leurs aliments, de se réchauffer et de se protéger des prédateurs.  Dans une autre version de la même histoire, [[http://rusvelbenavente.blogspot.fr/2013/11/leyenda-descubrimiento-del-fuego-por.html?m=1|plus développée mais plus récente]], le colibri s'envole sans s'apercevoir que sa queue a pris feu, et s'est sans le vouloir qu'il embrase l'arbre où il se pose après son voyage. Les indiens aperçoivent une colonne de fumée au loin, découvrent l'arbre en feu, et c'est ainsi qu'il capturent enfin le feu qui leur permettra enfin de cuir leurs aliments, de se réchauffer et de se protéger des prédateurs. 
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 +Voilà qui est étonnant ! Nous retrouvons bien une histoire de colibri dans le légendaire amérindien, mais loin d'être un minuscule pompier qui tente d'éteindre un gigantesque incendie, c'est au contraire un Prométhée local qui offre le feu aux hommes, leur permettant ainsi de s'extraire d'une vie uniquement rythmée par le bon vouloir de la nature. (Rappelons que dans la mythologie grecque, [[https://fr.wikipedia.org/wiki/Prom%C3%A9th%C3%A9e|le titan Prométhée a volé le feu de l'Olympe à la barbe du dieu Zeus]] pour le donner aux hommes). 
  
  
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  • Dernière modification : 2017/03/29 17:06
  • de Grégory Gutierez