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ecolopol:ecolosetcasseurs [2015/12/02 14:41] – [Les écolos et les casseurs (du traitement médiatique de la manif du 29 novembre 2015)] Grégory Gutierezecolopol:ecolosetcasseurs [2015/12/02 16:04] – [Des militants agressifs ?] Grégory Gutierez
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 Mais étant donné les attentats du 13 novembre, à Paris et à Saint-Denis, et l'état d'urgence voté par le parlement pour trois mois, qui interdit les manifestations, cette marche pour le climat avait été annulée.  Mais étant donné les attentats du 13 novembre, à Paris et à Saint-Denis, et l'état d'urgence voté par le parlement pour trois mois, qui interdit les manifestations, cette marche pour le climat avait été annulée. 
  
-À la placeune association avait proposé une manifestation symbolique sur la Place de la République, consistant à y déposer des paires de chaussures. Et le parti EE-LV ainsi que d'autres mouvements citoyens ont proposé de faire une chaîne humaine depuis Charonne jusqu'à République, à Paris. +En réponse à cette interdiction de manifesterl'association Avaaz avait proposé [[https://secure.avaaz.org/fr/paris_virtual_march/?rc=fb|un rassemblement symbolique]] sur la Place de la République, consistant à y déposer des paires de chaussures. Et le parti EE-LV ainsi que d'autres mouvements citoyens ont proposé de faire une chaîne humaine depuis Charonne jusqu'à République, à Paris. 
  
 Ces deux événements ont été, semble-t-il, de franches réussites. Les photos de la place de la République couverte de chaussures "muettes" ont largement circulé le jour même, et il y aurait eu jusqu'à 10 000 participants à la chaîne humaine, selon les estimations les plus enthousiastes.  Ces deux événements ont été, semble-t-il, de franches réussites. Les photos de la place de la République couverte de chaussures "muettes" ont largement circulé le jour même, et il y aurait eu jusqu'à 10 000 participants à la chaîne humaine, selon les estimations les plus enthousiastes. 
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 +<blockquote class="twitter-tweet" lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">Les parisiens inondent <a href="https://twitter.com/hashtag/R%C3%A9publique?src=hash">#République</a> de chaussures pour manifester pour l&#39;urgence climatique <a href="https://twitter.com/hashtag/MarcheClimat?src=hash">#MarcheClimat</a> <a href="https://twitter.com/hashtag/COP21?src=hash">#COP21</a> <a href="https://t.co/vZ0cyE0Mpx">pic.twitter.com/vZ0cyE0Mpx</a></p>&mdash; Paola Bourdon (@Bourdon_Paola) <a href="https://twitter.com/Bourdon_Paola/status/670948691272974339">29 Novembre 2015</a></blockquote> <script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
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 +<blockquote class="twitter-tweet" lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">4 500 à 10 000 personnes ont formé une chaîne humaine pour le climat dimanche entre Nation et <a href="https://twitter.com/hashtag/R%C3%A9publique?src=hash">#République</a>&#10;<a href="https://twitter.com/hashtag/COP21?src=hash">#COP21</a>&#10;<a href="https://t.co/8N39y0MWuL">https://t.co/8N39y0MWuL</a></p>&mdash; iTELE (@itele) <a href="https://twitter.com/itele/status/670986233477128194">29 Novembre 2015</a></blockquote> <script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></HTML>
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 +===== Des militants agressifs ? =====
  
 Mais dans l'après-midi, à côté de ces manifestants, il y a eu des heurs, entre des policiers en nombre important et quelques dizaines de "casseurs", parfois qualifiés de "black blocks", qui voulaient visiblement s'en prendre aux forces de l'ordre.  Mais dans l'après-midi, à côté de ces manifestants, il y a eu des heurs, entre des policiers en nombre important et quelques dizaines de "casseurs", parfois qualifiés de "black blocks", qui voulaient visiblement s'en prendre aux forces de l'ordre. 
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 <blockquote>"Vers 14h30, quelques dizaines de personnes cagoulées et tout de noir vêtues – pour éviter les polémiques autant que les risques d’instrumentalisation, Reporterre a décidé de ne pas catégoriser cette frange d’activistes violents – se confrontent avec la police."</blockquote> <blockquote>"Vers 14h30, quelques dizaines de personnes cagoulées et tout de noir vêtues – pour éviter les polémiques autant que les risques d’instrumentalisation, Reporterre a décidé de ne pas catégoriser cette frange d’activistes violents – se confrontent avec la police."</blockquote>
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 +L'article de Reporterre choisit... de ne pas choisir, en disant explicitement qu'il s'agit de ne pas qualifier les causeurs de troubles, simplement référencés comme une //"frange d'activistes violents"//. La photo mise en exergue du texte montre un jeune homme, bouquet de fleurs à la main, faisant face aux forces de l'ordre, en nombre conséquent. Le contraste est évident : le //flower power// contre la force d'État. L'article est publié dans la rubrique "Résistance", on est vraiment dans le crédo de l'écologie non violente et critique envers le pouvoir, ici celui du ministère de l'intérieur et du gouvernement.
  
 ===== Chez Libé, une photo intriguante ===== ===== Chez Libé, une photo intriguante =====
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 "Certains des militants violents sont allés se servir sur le mémorial aux victimes des attentats pour récupérer des projectiles, bougies ou pots de fleurs. En réponse, d’autres manifestants, plus modérés, ont formé une chaîne humaine autour de la statue-mémorial pour la protéger."</blockquote> "Certains des militants violents sont allés se servir sur le mémorial aux victimes des attentats pour récupérer des projectiles, bougies ou pots de fleurs. En réponse, d’autres manifestants, plus modérés, ont formé une chaîne humaine autour de la statue-mémorial pour la protéger."</blockquote>
  
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 +Ce qui frappe d'abord dans l'article de Libé, c'est la photo, où l'on voit une seule personne, avec un masque blanc, entouré d'une fumée blanche elle aussi, celle des fumigènes de la police très certainement. Esthétiquement, la photo est très réussie, mais que dit-elle exactement de la situation ? Une sorte de Fantômas spectral émerge de la place de la République. Qui est-il, que veut-il ? Il n'a pas l'air violent, pas d'arme ni de projectile, une attitude très hiératique, une statue plutôt qu'un manifestant.
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 +L'article est celui qui est le plus précis concernant les hargneux, il cite leurs slogans, ce qui permet de se rendre compte que ces excités ne sont pas là pour le climat ou pour quelque autre considération écologique. Ils sont là pour casser du flic, et c'est tout. On notera que le terme "anarchiste" ne leur est pas associé.
 ===== Au Figaro, les méchants "écolos" contre les gentilles "personnes" ===== ===== Au Figaro, les méchants "écolos" contre les gentilles "personnes" =====
  
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 <blockquote>"Place de la République ce dimanche après-midi, des militants d'extrême gauche, écolos, anarchistes et libertaires - entre 200 et 300 - avaient décidé d'en découdre «contre l'interdiction de manifester» pendant la COP21."</blockquote> <blockquote>"Place de la République ce dimanche après-midi, des militants d'extrême gauche, écolos, anarchistes et libertaires - entre 200 et 300 - avaient décidé d'en découdre «contre l'interdiction de manifester» pendant la COP21."</blockquote>
  
-<blockquote>"Finalement, plusieurs personnes parviennent à former une chaîne humaine autour du mémorial pour protéger les fleurs et les bougies, bientôt rejoints par les CRS. Le sol est jonché de bouts de verre, d'éclats de bougies et de fleurs qui étaient destinés aux victimes des attentats."</blockquote>+<blockquote>Finalement, plusieurs personnes parviennent à former une chaîne humaine autour du mémorial pour protéger les fleurs et les bougies, bientôt rejoints par les CRS. Le sol est jonché de bouts de verre, d'éclats de bougies et de fleurs qui étaient destinés aux victimes des attentats.</blockquote> 
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 +Pour le Figaro, pas de demi-mesure ni de précaution, ce sont des //"militants d'extrême-gauche,anarchistes, écolos et libertaires"// qui ont foutu le bordel en voulant //"en découdre "//. La photo est anxiogène au possible : des jeunes violents face aux CRS, qui tentent tant bien que mal de contenir leur violence. La barrière est très symbolique, il s'agit sans doute de protéger la République (la place, ou le régime parlementaire ?) face à ces excités. Bien entendu, sur l'image, les flics sont à droite, les casseurs à gauche. Simple hasard. 
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 +Plus loin, pour qualifier les manifestants qui ont tenté de protéger le mausolée, il est question uniquement de //" personnes "// ! Difficile de faire moins précis. Sans doute des badauds qui passaient par là ? Pas question en tout cas de leur accorder un quelconque crédit en tant que militants écolos. Non non, l'écolo ne peut être que //"d'extrême-gauche, anarchiste et libertaire"//. Sinon le pauvre lecteur ne s'y retrouverait plus...
  
 ===== Enfin, chez Regards, des doutes sur l'attitude des policiers ===== ===== Enfin, chez Regards, des doutes sur l'attitude des policiers =====
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 <blockquote>Il y avait une cinquantaine de "Black blocs", bien reconnaissables, tenus à distance par les autres manifestants, et qui ont d’ailleurs été plutôt en-dessous de leur réputation. À ma connaissance, ils n’ont guère jeté sur les barrages policiers que des chaussures, ramassées sur les dépôts du matin et des bouteilles de bière, contre lesquelles les gendarmes mobiles se sont facilement défendus par des jets intermittents de lacrymos dès 13h30.</blockquote> <blockquote>Il y avait une cinquantaine de "Black blocs", bien reconnaissables, tenus à distance par les autres manifestants, et qui ont d’ailleurs été plutôt en-dessous de leur réputation. À ma connaissance, ils n’ont guère jeté sur les barrages policiers que des chaussures, ramassées sur les dépôts du matin et des bouteilles de bière, contre lesquelles les gendarmes mobiles se sont facilement défendus par des jets intermittents de lacrymos dès 13h30.</blockquote>
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 +Regards publie un récit à la première personne, on découvre la situation par les yeux du journaliste qui témoigne des événements. Plutôt que les //"200 ou 300"// excités gauchistes dont parlait le Figaro, il n'est plus question que d'une //" cinquantaine"// de Black Blocks. Ah, les voilà désignés plus précisément, ces militants violents. Le mouvement Black Block est bien documenté et connu à qui veut en savoir plus, le lecteur pourra donc se renseigner au-delà de l'article, par exemple via la page Wikipedia qui leur est consacrée. 
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 +La photo montre des policiers debouts sur le statuaire de la Place de la République, en train de fouler sans vergogne les petits mots et les bougie à la mémoire des victimes du 13 novembre. 
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 +Retournement de situation : ce seraient donc les flics qui ont été violents et n'auraient pas respecté le mausolée aux morts. Et si c'était eux, la menace, finalement ? Le titre de l'article le suggère en tout cas.
  • /home/gregorygig/www/data/pages/ecolopol/ecolosetcasseurs.txt
  • Dernière modification : 2020/04/06 12:31
  • de Grégory Gutierez