Nuit, cheval, brouillard et extraterrestres (rêve dans la nuit du 29 au 30 juin 2010)

C’est la nuit. Noire et opaque. Avec beaucoup de brume aussi. Pas rassurant… Sur le petit chemin de terre autour duquel s’organisent quelques fermes anciennes et une poignée d’habitations plus modernes, en briques, je marche avec deux ou trois amis.

Nous n’avons que des petites lampes-torches pour nous repérer. Nos faisceaux de lumière s’agitent maladroitement, comme des coups d’épée dans l’eau. Ils servent plus à nous rassurer qu’à nous guider réellement. Le chemin, en fait la “rue principale” du hameau, est en pente, et le sol est mouillé par la brume, et puis il a dû pleuvoir dans la soirée. Nous faisons attention à ne pas glisser. Qu’est-ce qu’on cherche donc, dans cet endroit paumé ? Et quel silence ! Aucune lumière dans les maisons que nous dépassons les unes après les autres. Pourtant nous savons qu’il y a des habitants derrière ces murs, mais ils dorment tous. Tous, sans exception. Rien que ça, c’est curieux. Personne qui veille devant sa télé ? Aucune voiture qui passe ?

Arrivé en bas du chemin, avant qu’il ne vire doucement vers la gauche, j’entends des gros bruits, vers ma droite. Ce sont comme de gros éternuements. Je m’approche, l’épaisse brume me cache la zone dans laquelle je me rends à pas hésitants. Je reconnais ces respirations fortes : c’est un cheval ! Ma lumière se prend dans les mailles d’un vieux grillage, et juste au-dessus, émergeant de la brume, je découvre le mufle puis toute la tête de l’animal. Il est grand, pelage marron, et il me regarde fixement, de biais, tout en marchant sur place.

Je suis soulagé de voir ce bel animal, et j’ai l’impression que lui aussi est bien content de me voir. J’approche encore, jusqu’à pouvoir lui flatter les flancs et lui caresser son cou musclé et soyeux. Je vois bien qu’il est nerveux. Très nerveux. J’arrive à peine à le calmer. Sa tête va et vient de gauche à droite, sa peau épaisse frissonne. Je lui parle pour le rassurer. Et puis soudain un aboiement : un gros chien est apparu aux pieds du cheval. Il tourne sur lui-même, il a le regard vif, il est parfaitement réveillé malgré l’heure tardive. Quelque chose ne va pas, il me scrute comme si j’avais la solution à son angoisse nocturne. Comme si d’un mot j’allais pouvoir lui permettre de retourner au sommeil. Quelque chose l’a réveillé, quelque chose qui lui fait très peur. Et puis il disparait dans la brume, loin derrière le cheval, d’un coup, comme il était apparu.

Je décide de quitter le bel animal, je dois continuer à explorer. Avant de m’éloigner, je lui dis quelque chose comme “faut pas avoir peur, ils ne sont pas méchants tu sais… c’est sûr c’est impressionnant, mais tu verras, ils ne te feront aucun mal…”. “Ils”, ce sont les extraterrestres. A ce moment-là du rêve, c’est comme une illumination : je sais pourquoi je suis là en cette nuit si épaisse et si bizarrement calme. Nous sommes venus pour espionner l’arrivée des extraterrestres, qui vont bientôt atterrir dans leur soucoupe, dans un champ tout proche. Voilà pourquoi les habitants du hameau sont tous endormis, pourquoi tout est si silencieux.

D’ailleurs, un peu plus loin, en contrebas, j’aperçois un nouveau faisceau de lumière, puis un deuxième, et un troisième, comme un bouquet de rayons qui labourent la brume, près d’un sous-bois. Silence total sur ce spectacle, c’est juste un ballet de lumières au-dessus du champ. Mes amis me rejoignent. Nous parlons à voix basse. On doit y aller, il ne faut plus tarder ! Et rester très discrets, nous ne sommes pas censés être là ce soir !

Fin du rêve.

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