Cette page fait partie du dossier La pandémie du SARS-CoV-2/Covid-19 : un état des lieux, dans lequel six thématiques sont abordées :

Le Pr Raoult : parcours, méthodes et opinions

Image circulant sur Twitter à la mi-mai 2020Rappelons tout d'abord qu'au début de la pandémie, le Pr Raoult est loin d'être un parfait inconnu ou un savant mal compris. Il s'exprime régulièrement dans plusieurs médias et il est soutenu par toute la droite locale de Marseille et alentour, notamment par le maire de Nice, Christian Estrosi et par la députée Les Républicains Valérie Boyer (cf. article du Monde, Coronavirus : Estrosi, Boyer, Vassal… La droite prend fait et cause pour le professeur Didier Raoult, 26 mars 2020). Il signe en outre de nombreuses tribunes dans Les Echos, comme celle du 31 janvier, titrée bien gaillardement, Virus chinois : une panique non justifiée, dans laquelle “Le Dr Raoult remet quelques pendules à l'heure alors que “l'épidémie due au nouveau coronavirus chinois hystérise une nouvelle fois la planète”.

Il collabore aussi très régulièrement à l'hebdomadaire Le Point, on peut consulter toutes ses chroniques ici. Le 30 juin 2018 par exemple, six mois après la tribune du Monde « Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle » et en plein mouvement #MeToo, il publie une chronique titrée Du refus des contrariétés au suicide de notre civilisation, dans laquelle il regrette ”la criminalisation de la séduction et de la colère“ dans notre société. Et il explique au passage que “les signaux clairs que nous donnent la santé et la démographie, bien au-delà des peurs fantasmagoriques des maladies infectieuses émergentes, dont je suis le témoin ébahi depuis une vingtaine d'années, montrent que le problème est actuellement l'asociabilité des humains de notre société.

Dans une autre chronique du Point, Renoncer au doute, c'est renoncer à la science (28 avril 2016), il écrit notamment : “La remise en cause des dogmes dominants ne doit pas aboutir, comme dans les études de genre, à créer un nouveau dogme.”

En mars 2015, dans une autre chronique, il prend position sur le port du voile par les étudiantes de confession musulmane à l'université : Voile à l'université : fichez-nous la paix !. Il y explique notamment : “La justification de la loi repose en France, dit-on, sur la laïcité et les droits de la femme. Pour la laïcité, il s'agit plutôt d'un athéisme militant de culture catholique, et rappelons que les seuls jours chômés en France sont le souvenir des guerres et les fêtes religieuses !”. Voilà une opinion qui ne plaira sans doute pas au polémiste André Berkoff, chroniqueur à Sud Radio et islamophobe revendiqué, qui publait le 10 avril un tweet en défense du Pr Raoult, dans lequel il affirmait que c'était parce que le professeur était trop ouvertement de droite qu'il était tant critiqué.

En mai 2013 dans une autre chronique du Point, le Pr Raoult prend la défense de la biodynamie, principe ésotérique issu des écrits de l'antroposophe allemand Rudolph Steiner, qui prétend améliorer les rendements et la qualité des agricultures, grâce notamment à l'influence de la Lune, aux “influences cosmiques” sur le vivant et aux cornes de vache remplies de “préparations biodynamiques”, suspendues au-dessus des champs…

Dans une tribune de mai 2013, Des microbes pour remplacer les pesticides ?, le Pr Raoult explique que “la viticulture en biodynamie a fait la preuve de son efficacité empiriquement contre les raisonnements liés à la connaissance scientifique incomplète d'une époque” ou encore : “une des particularités françaises a été le développement de vin obtenu par culture en biodynamie. Dans ce modèle empirique et complexe sont utilisées des données dont on comprend mal la rationalité, mais certains des meilleurs vins français en sont issus.” En réalité, en lisant cet article, on comprend bien vite qu'il parle de l'effet de certains microbes présents dans les sols des cultures, qui protègeraient “naturellement” les plantes. Quel rapport avec les principes de la biodynamie ? A ma connaissance, aucun ! Il serait plutôt question ici de permaculture… Il reste assez confondant de constater que le Pr Raoult fait la promotion de la biodynamie, du haut de son autorité de professeur et directeur d'un institut universitaire. De quel genre de science se revendique-t-il donc ?

En octobre 2013, le Pr Raoult s'attaque cette fois aux prévisions sur le réchauffement climatique, en prenant la défense du climato-sceptique Claude Allègre, dans une tribune sobrement titrée Les prédictions climatiques sont absurdes !. Il y écrit notamment : “Reste la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique. Notre sentiment de culpabilité explique la transformation du débat en quelque chose de nature non scientifique. Pour la première fois, on a vu des académiciens demander à une ministre - Valérie Pécresse - de condamner les propos hérétiques d'un géologue académicien - Claude Allègre - qui avait osé proposer une hypothèse alternative. Ce type de procès tient plus de l'approche religieuse que de la science.”. Sur les propos exacts de Claude Allègre, tenus dans son livre L'imposture climatique - ou la fausse écologie (Plon, 2014) on pourra lire l'enquête du Monde, Claude Allègre et le climat : retour sur un flagrant déni, publiée en décembre 2018.

Concernant le climato-scepticisme deu Pr Raoult, le 30 avril sur Twitter l'utilisateur @laydgeur a identifié pas moins de six tribunes parues dans le Point… dans lesquelles le Pr Raoult se fait le relais de fausses informations et de rumeurs, débunkées depuis des lustres, et qu'il présente comme des faits avérés.

Capture d'écran d'un tweet de Joachim Son Forget publié fin mai

“Depuis le confinement, le député de la circonscription des Français de Suisse et du Liechstenstein, médecin radiologue et neuroscientifique de formation, s’est pris de passion pour le professeur Didier Raoult, hérault de la chloroquine aux positions aussi tranchées que contestées, qu’il défend mordicus sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à se brouiller publiquement avec un autre médecin iconoclaste et accro à Twitter, l’urologue belge Laurent Alexandre.” (Joachim Son-Forget, le député « en marge », Le Monde, 17 avril 2020).

La pétition en ligne lancée par l'ancien ministre de la santé atteignait déjà 400 000 signatures le mardi 4 avril.

Selon France 3 Régions, “Depuis le 28 mars, il défend sans réserve le traitement à base d’hydroxychloroquine utilisé par le professeur Didier Raoult à Marseille. Dans une vidéo publiée vendredi sur sa page Facebook sous le hashtag #NePerdonsPlusDeTemps, l’ex-ministre de la Santé va plus loin. Il livre un plaidoyer en faveur du remède marseillais et lance une pétition”.

Dans le même article, on apprend que Christian Perronne, chef du service infectiologie de l'hôpital Raymond Poincaré de Garches, estime que c'est la personnalité de Raoult qui dérange qu'il y aurait une querelle entre Paris et Marseille : “Oui, je formule l'idée que les tirs de barrage reçus par Didier Raoult sont aussi liés à des querelles d'égos, à son caractère iconoclaste et à son déficit d'académisme pour les “experts” médicaux parisiens, qui voient cela comme une atteinte manifeste à leur pré carré et à leurs dogmes. Dans cette situation de guerre, ces postures ne sont pas acceptables.”

A la mi-mai, Christian Perronne publie sur un site de preprint une étude qu'il a dirigée avec son équipe, et qui prétend démontrer l'efficacité de l'hydroxychloroquine. Mais les critiques sont immédiates : cette étude est particulièrement biaisée, notamment parce que ses organisateurs ont choisi, en cours d'étude, de changer certains patients de groupe… pour retirer du groupe hydroxychloroquine ceux dont la situation se détériorait ! Futura Sciences a consacré un article à cette nouvelle étude à la méthodologie douteuse sur la chloroquine : “Concernant l'HCQ et l'AZI, le scandale continue, avec une nouvelle étude à la méthodologie plus que douteuse, réalisée par une équipe française dont un défenseur de la chloroquine : le Professeur Perronne.”

A lire en complément, cet article du Journal du Dimanche de septembre 2016, Maladie de Lyme, le complotisme appliqué aux acariens : “Christian Perronne joue l'émotion contre la raison. Quand on observe que ses positions hétérodoxes n'ont pas été démontrées, il sort de la manche de sa blouse une explication étonnante : l'explosion “cachée” de la maladie de Lyme serait, selon lui, “politique”, due à une prolifération mal contrôlée de tiques trafiquées par un chercheur nazi réfugié aux États-Unis. “L'armée américaine et les scientifiques sous sa coupe ont tout intérêt à cacher l'épidémie puisqu'ils l'ont causée ou cautionnée”, prétend-il.”

Le jeudi 2 avril, la députée Les Républicains Valérie Boyer, qui a régulièrement pris position en faveur du Dr Raoult et de son traitement à base d'hydroxychloroquine, poste sur Twitter un article (très bref en réalité, c'est plus une brève qu'un véritable article), dans lequel un médecin français explique qu'il y aurait pénurie de chloroquine actuellement et que ce serait pour cette seule et unique raison qu'on n'aurait pas déjà commencé à soigner les malades avec ce remède.

Détail pas du tout anodin, cet article est publié sur le site Alterinfo.ch. C'est un des sites typiques de la fachosphère, bourré d'articles anxiogènes sur l'invasion migratoire de l'Europe et sur les musulmans. Sans surprise, on y découvre aussi des articles au ton conspirationniste, comme par exemple celui du 21 mars titré Le coronavirus : « Produit du hasard » ou spécifiquement utilisé comme arme biologique ? On y lit notamment que “certains peuples, en particulier les Chinois et les Japonais, sont génétiquement beaucoup plus menacés par le coronavirus que d’autres peuples, comme les Arabes et les Européens.”

Revue de presse thématique

Une usine à trolls soutient-elle Didier Raoult sur les réseaux?Slate.fr (Korii)15/07/20
Au début, j'ai pris ça pour des bots (donc un système automatique avec personne aux commandes) car cela semblait trop rapide et parce que ça se déclenchait par mots-clefs. De plus, les comptes étaient créés de la même manière: pseudo suivi de plusieurs chiffres, prénom ou nom banal, bio décrivant un cursus scientifique, une image visiblement prise sur This Person Doesn't Exist. Il était difficile d'avoir un dialogue sain sur Twitter à partir du moment où l'on parlait de l'IHU, d'hydroxychloroquine ou de Didier Raoult.
"Ça apporte plus de stress que d'information" : comment l'emballement autour des études scientifiques sur le coronavirus trouble public et chercheursFrance Info16/05/20
L'Académie nationale de médecine a d'ailleurs mis les pieds dans le plat, dans un communiqué : “Trop de précipitation dans la communication, trop d'annonces prématurées, (…) pas assez de science”. Une critique qui vise autant le professeur Didier Raoult et sa promotion controversée de l'hydroxychloroquine que des institutions comme l'AP-HP. (…) Face à l'embouteillage, les chercheurs se sont emparés massivement d'un outil récent : les serveurs de prépublication d'études scientifiques, ou “preprint”. Ils peuvent y partager en libre accès leurs articles, sans passer par la validation des revues (quitte à les soumettre à celles-ci en parallèle). Deux des trois articles de Didier Raoult sur l'hydroxychloroquine n'ont ainsi été diffusés qu'en prépublication (le troisième a été publié par une revue dont le rédacteur en chef appartient à l'équipe du professeur). La place centrale prise par ces articles non-validés dans le débat est nouvelle, analyse Yves Sciama, journaliste scientifique indépendant, qui préside une association de journalistes spécialisés.
He Was a Science Star. Then He Promoted a Questionable Cure for Covid-19.New York Times12/05/20
Raoult is reputed to be an indefatigable worker, but he also achieves his extreme rate of publication by attaching his name to nearly every paper that comes out of his institute. Though the practice is not unheard-of, it is unusual. “Even to just read those papers would take up a large percentage of anyone’s time,” Pallen told me. “For someone like me to actually go through them carefully, critique them, make a substantial intellectual contribution — I think that would be practically impossible.”
«Nous ne sommes pas dans un blockbuster hollywoodien»Christian Lehmann, médecin et écrivain, Libération23/04/20
Rappelons-le encore une fois : Didier Raoult est microbiologiste, spécialiste des virus, des bactéries. Il n’a aucune expérience en recherche thérapeutique, et les erreurs grossières qu’il commet dans le déroulement de ses études comme dans l’analyse de ses résultats ou ses processus de publication ne sont pas liées comme il veut le faire croire à l’émergence d’un nouveau paradigme, mais à la résurgence rance de ce qu’on espérait voir disparaître, la toute-puissance intouchable et tyrannique de mandarins incapables de se remettre en cause.
Le populisme sanitaire contre la scienceOlivier Galland, sociologue, directeur de recherche au CNRS, plate-forme TELOS14/04/20
Si l’on comprend bien [la tribune du Pr Raoult publiée dans Le Monde le 25 mars], les chercheurs auraient perdu leur indépendance intellectuelle sous la domination d’une industrie pharmaceutique qui imposerait ses priorités sans bénéfice tangible pour les patients. Cette mise en cause de l’industrie pharmaceutique est d’autant plus curieuse que l’IHU Méditerranée Infection du professeur Raoult est soutenu financièrement, outre par de nombreux partenaires publics, par des partenaires privés au premier rang desquels l’institut Mérieux et Sanofi Aventis qui développe le fameux Plaquenil (sulfate d’hydroxychloroquine). (…) C’est bien en effet d’une forme de populisme sanitaire dont témoigne le phénomène Raoult. Tous les ingrédients sont là : la trahison des élites (ici les élites médicales) au profit d’intérêts (ceux de l’industrie pharmaceutiques) contraires aux intérêts du peuple, la figure charismatique d’un leader qui se dresse contre l’oligarchie médicale, les attaques contre les fausses évidences de la science et de ses représentants.
Covid-19 et l’intégrité scientifiqueLe blog de Sylvestre Huet, journaliste scientifique, Le Monde16/04/20
L’affaire de l’hydroxychloroquine (il y en a d’autres déjà) est à cet égard exemplaire. Toute personne sensée espère qu’il y a là un espoir de traitement. Mais la manière dont Didier Raoult s’est comporté – avec des études sans contrôle, une communication tapageuse, un manque de coordination… retarde la réponse à la question : oui ou non, cela marche t-il et dans quelles conditions précises, à quels états de la maladie ? Pour l’instant, la revue de l’ensemble des études sur le sujet, réalisée dans le monde entier et donc très loin des polémiques franco-françaises, ne permet pas de trancher. Et c’est pourquoi plusieurs pays ont déjà arrêté ce traitement après l’avoir essayé.
«Le grand recensement des contre-vérités flagrantes sur la chloroquine»Christian Lhemann, Journal d'épidémie, Libération16/04/20
Sur YouTube, il poste le 28 février une interview étrange, «Pourquoi les Chinois se tromperaient-ils ?» dans laquelle, à plusieurs reprises, il reprend son interlocuteur avec un agacement évident : «Non, ce n’est pas la question qu’il faut me poser ! Il faut me demander…» Un groupe informel de médecins et de twittos se refile le lien. Nous nous frottons les yeux. Ce que Raoult fait passer pour une interview n’est en fait qu’une audience donnée à un de ses étudiants ou chargés de com. Nous lui conseillons d’ailleurs narquoisement de monter son sujet la prochaine fois avant de le diffuser. Une heure plus tard, la vidéo disparaît et revient sous une forme plus professionnelle pouvant donner l’illusion d’une vraie interview. Et rapidement, dans la presse qui commence à tourner ses micros vers le professeur marseillais, celui-ci modifie son propos, sans jamais se remettre en cause.
Les travaux du Pr Raoult sur l'association hydroxychloroquine + azithromycine seraient-ils hors-la-loi ?Le Quotidien du Médecin10/04/20
En qualifiant ses recherches d'observationnelles (RIPH3) et non d'interventionnelles (RIPH1) l'équipe du Pr Raout s’exonère de l’autorisation qui doit être donnée par l’ANSM après un examen détaillé, de la sécurité de l’essai et de sa méthodologie. De plus, et quelle que soit la catégorie de recherche, le protocole aurait dû être soumis à Comité de protection des personnes (CPP) institué par la loi. Or sur ce point, le travail du Pr Raoult et de ses collègues ne rentre pas dans les clous, puisque le protocole n'a été révisé que par un comité d'éthique local interne à l'IHU dirigé par le Pr Raoult et que l'ANSM n'a donc pas été avisée comme elle l’est par le CPP, même pour les recherches observationnelles.
Chloroquine: pourquoi le passé de Didier Raoult joue contre luiMédiapart.fr (article complet en PDF)07/04/20
Là encore, le nombre de publications ne semble pas être gage de qualité. Sur 1 153 articles parus entre 2011 et 2016, dont la moitié ont pour auteur Didier Raoult, seuls quatre peuvent être considérés comme « remarquables ». Quant au travail de recherche scientifique, la multiplication des découvertes de nouvelles formes microbiennes répond davantage à une logique “productiviste” que scientifique, “ne démontrant pas, par exemple, leur pathogénicité”.
Is treating the Covid-19 with chloroquine reckless?Site OpenDemocraty30/03/20
In 2013, Dr Raoult declared that “Climate predictions are absurd,” laying out his criticism in an article in French magazine Le Point. Insisting that models foreseeing global warming “have been revealed to be false,” Raoult asserted that, “The planet has not warmed since 1998.” In 2016, he published a book entitled “Arrêtons d’avoir peur” (“Let’s Stop Being Afraid”), in which he called Darwin’s theory of natural selection “a delusion”. (…) In early 2020, Raoult seemed to even be a coronavirus denier. On January 21, Raoult declared on his hospital’s Youtube channel that, “Three Chinese people die and there’s a worldwide alert… It’s crazy, there’s no more sense.” In a February 4 interview with Corsican media outlet Corse-Matin, he declared, “Stop the madness…. There is more chance of dying of another virus before the coronavirus.” Further on, he insisted, “There are probably more people killed by scooter accidents in China than by the virus.”
Homme de réseaux et enfant terrible de la recherche enquête sur le système RaoultMarsActu (article complet en PDF)27/03/20
Depuis plusieurs semaines, Didier Raoult est au cœur d'une polémique aux dimensions planétaires sur les meilleurs stratégies pour combattre la pandémie. Loin d'être un chercheur qui fait soudain irruption sur la scène médiatique, le Marseillais a construit patiemment son ascension en jouant de ses réseaux d'amitiés et des travers de la science moderne.
Chloroquine genius Didier Raoult to save the world from COVID-19For Better Science (Leonid Schneider)26/03/20
Caught on fake data? Replace it with something else, conclusions not affected. As easy as removing patients from analysis or guessing PCR results. The research culture at URMITE produced also this beauty, again with Raoult as coauthor. (…) That is truly a beautiful fake. Fractal bacteria, as someone commented on Twitter. Bik found also this, a 19 year old microscopy collage co-authored by Raoult. (…) More recently, Raoult’s lab simply slightly darkened an image of a 2D western blot and re-used it again, for a different bacteria. Nobody complained.
Le Dr Raoult et le monde d’aprèsL'image sociale, Le carnet de recherches d'André Gunthert26/03/20
Même s’il s’avère que la chloroquine, au terme des essais cliniques, fournit une réponse thérapeutique à la pandémie, le succès rencontré en France et aux Etats-Unis par le récit complotiste d’une substance magique, administrée en dehors de tout protocole, est la marque d’une profonde perte de confiance dans la capacité des autorités à répondre à la crise. En dépit des appels à l’union sacrée, le récit officiel s’est avéré si inconsistant qu’une mythologie d’opérette a paru plus convaincante pour affronter les peurs. La barbe du Dr Raoult est le signe de la désillusion, de l’effroi et du sentiment d’abandon qui nous étreint.
Article Wikipédia.Fr sur le Dr Didier RaoultWikipedia.fr (voir aussi la discussion)20/03/20
Dans une lettre anonyme, datée du 31 mars 2017 et adressée aux comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l'Inserm, du CNRS, et de l'université d'Aix-Marseille, douze ingénieurs et personnels techniques mettent en évidence de graves dysfonctionnements au sens de l'Urmite et de ses unités filles, et dénoncent des conditions de travail déplorables et une situation 'insupportable et dégradante“. En outre, ils dénoncent l'absence totale de reconnaissance et de considération, le comportement inapproprié, par des humiliations, altercations verbales et menaces répétées, de certains personnels et directeurs de recherche, l'absence de représentants élus, ainsi que des conditions de travail “en dehors de toute règles”. Le 22 juin 2017, les syndicats font part à la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, « d'un climat de peur dans ce laboratoire », de harcèlement moral, ainsi que d'accusations de harcèlement et d'agression sexuelle. Dans ce contexte, une plainte est déposée par l'avocate du SNPTES pour harcèlement moral et sexuel.
Sound and Fury in the Microbiology LabScience, Par Catherine Mary (son compte Twitter)02/03/12
Controversial and outspoken, Raoult last year published a popular science book that flat-out declares that Darwin's theory of evolution is wrong. And he was temporarily banned from publishing in a dozen leading microbiology journals in 2006. Scientists at Raoult's lab say they wouldn't want to work anywhere else. Yet Raoult is also known for his enmities and his disdain for those who disagree with him.
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  • Dernière modification : 2020/07/15 18:26
  • de Grégory Gutierez